C’est à cet endroit qu’il y a 73 ans s’est joué un drame. Une exécution, celle de René Deconinck. Un jeune homme avide de liberté, de cette liberté qui l’avait vu très tôt refuser le service du travail obligatoire imposé par l’occupant et s’engager dans la Résistance.
Parce qu’il est réfractaire au STO et membre du groupe des Jeunes Chrétiens Combattants, René Deconinck se voit conseillé de quitter sa région dunkerquoise en février 1944. Il part rejoindre sa mère à Anor. Mais avant, il a servi sous les ordres du président fédéral de la JOC, Michel Hochart, commandant des FFI. C’est au cours d’une de ses missions que le jeune homme est arrêté.
Lors de son transfert d’Avesnes sur Helpe à la commandentur de Maubeuge, le véhicule de la gestapo sort de la nationale pour emprunter un chemin de traverse à Dourlers. Il s’arrête près d’un champ. Les agents de la Gestapo sortent le jeune homme pour lui demander de creuser sa propre fosse.
René Deconinck est fusillé le 31 aout 1944, il avait 23 ans.
Son corps est abandonné sur place. Des paysans travaillant non loin de là, voit la scène et rapatrient le corps au village. Il fut enterré provisoirement dans le cimetière communal.
Quand l’annonce de sa mort fut connue, la tristesse fut immense. Parmi ses camarades de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) dont il était le vice-président fédéral. Parmi ses amis résistants. Parmi sa famille et tous ceux qui chérissaient le lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur. Les funérailles de René Deconinck auront lieu plus tard, le lundi 21 juillet 1947 à l’église Saint-Martin de Dunkerque. Beaucoup de monde y assistera. Parmi les présents, Robert Prigent, ministre de la Santé publique…
C’est l’Amicale des Patriotes Résistants de l’OCM de Dourlers qui assurera à la famille du lieutenant valeureux qu’une stèle sera édifiée à Dourlers. Celle justement du chemin de Semousies, construite en 1947 mais qui forcément, 70 ans plus tard, avait subi les outrages du temps. Ne voulant pas la voir se dégrader plus encore, trois membres de l’Association pour la rénovation du Patrimoine de Dourlers ont entrepris de la restaurer. Ils lui ont consacré un an, à leur rythme. Le résultat est là. La stèle est désormais bien visible.
Quant au héros René Deconinck, pourquoi ne pas rebaptiser le chemin de Semousies, chemin Deconinck ?
Francis Faucon, président, les membres de l’association et Freddy Théry, maire, ont accueilli la famille Gardelin, neveux, petits neveux et arrière-petits-neveux de René Deconinck. En présence du lieutenant-colonel Éric Leclercq, délégué militaire départemental, Edgar Buino et Jean Girard de l’association mémoire vivante, les représentants de l’association Overlod, Sébastien Seguin, conseiller général du Nord, la plaque de rue a été dévoilée par Adélie Gardelin, l’arrière-petite-nièce de René Deconinck.